Aujourd’hui, 23 décembre 2024, est une journée de deuil national pour les victimes de la catastrophe de Mayotte.

Le passage du Cyclone Chido sur l’île a eu des conséquences dramatiques, tant sur le plan humain que sur le plan des habitations et des infrastructures de l’Etat. Aujourd’hui, il manque, selon la Député de Mayotte Estelle Youssouffa interrogée sur France Inter, des centaines de personnes qui vivaient dans les bidonvilles et qui sont absentes aujourd’hui. De plus, la carence en eau et en énergie mène les habitants de Mayotte au bord de l’insalubrité et de l’errance médicale, sans parler de l’insécurité qui règne. Cette situation exceptionnelle demande des moyens exceptionnels qui tardent à venir.

Outre la détresse des habitants, en situation légale ou pas, notre souci aujourd’hui est de diagnostiquer au plus vite les besoins des associations qui œuvrent dans les secteurs des ESMS. Comment nos collègues et la population insulaires vivent-ils cette catastrophe ? Quels sont les besoins immédiats pour ne pas interrompre les prises en charge et les suivis des personnes déjà fragilisées par un contexte familial difficile, par une situation de handicap ou de dépendance ? Chacun est-il tout simplement sauf ou tout au moins à l’abri ?

Bien évidemment, les premiers secours seront prioritairement fléchés pour l’ensemble des habitants de l’île, et ce de manière inconditionnelle. Les urgences les plus absolues sont de rétablir l’eau, assurer l’acheminement des vivres et rétablir le courant pour rendre opérationnelle les moyens de communication et de vie. Mais ensuite ?

L’Association des Directrices, Directeurs, Cadres de direction du secteur social, médico-social et sanitaire demande aux pouvoirs publics de ne pas glisser vers la tentation si grande d’abandonner la population de Mayotte, en proie à de nombreuses difficultés depuis des années. Le cyclone et ses conséquences dramatiques n’ont fait qu’accentuer un désarroi présent sur les questions de santé, d’approvisionnement en eau, de chômage, notamment chez les plus jeunes, de délinquance. Le passage du cyclone n’est qu’un révélateur d’une détresse réelle et sans appel.

Concernant la population la plus vulnérable, notre association demande un état des lieux du secteur des ESMS sur l’île, de définir les besoins les plus essentiels et d’y répondre sans délai. Les populations, accompagnées par les associations de Mayotte étaient déjà en délicatesse et les conditions de vie aujourd’hui ne peuvent qu’amplifier ces difficultés. Il est impératif d’agir en urgence et de mobiliser les moyens exceptionnels que nécessite la situation.

Stéphane MONTBOBIER

Vice-président en charge du Politique

Betty DERACHE

Présidente de l’ADC

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