L’attractivité des métiers du social ne repose pas uniquement sur le salaire. La formation des cadres des établissements sociaux et médico-sociaux est un enjeu crucial dans un contexte en constante évolution, manager autrement est une nécessité.
Le quotidien des cadres de direction doit faire face à des défis variés, allant de la gestion des ressources humaines à la réponse aux besoins spécifiques des usagers, en passant par le respect des réglementations en vigueur. C’est pourquoi la formation continue est essentielle pour garantir un management efficace et adapté. Prendre le risque d’un projet réellement démocratique pour réduire les problèmes d’attractivité des métiers. Ne serait-ce pas à cet endroit même que nous devons diriger nos efforts ? En partageant un « vouloir politique » qui reconnaitrait dans nos pratiques, nos propres injonctions à la participation (Blondiaux, 2024).
Dans un contexte encore plus complexe et incertain, il conviendrait de redéfinir les contours de ce qui fonde pratiques et postures des professionnels des cadres de direction, pour garantir leur spécificité dans un secteur largement malmené et transformé par la dynamique néolibérale qui le traverse depuis plus de 20 ans.
Le manque d’attractivité de la profession est à la base des difficultés des entreprises sociales et médico-sociales pour attirer des candidats et des jeunes en particulier. Cela se traduit par une pyramide des âges révélant que les jeunes sont en minorité dans les effectifs. Pourtant, il faudrait changer cette situation pour anticiper les nombreux départs à la retraite à venir. Être attractif, notamment auprès des plus jeunes, c’est leur permettre de se projeter dans la diversité des activités et des parcours, améliorer la qualité de vie au travail, développer l’emploi à temps plein et en journée, ou encore concilier vie professionnelle et vie personnelle.
Au fil de la vie professionnelle et familiale, les attentes et les priorités évoluent. L’articulation entre les temps de la vie personnelle et professionnelle se construit plus ou moins bien selon le parcours de chacun. Rendre notre secteur attractif ne passerait-il pas par rechercher une meilleure articulation entre les besoins de l’association et les contraintes et attentes des salariés, dynamique qui est perçue comme un signe de reconnaissance par les salariés quand elle est mise en place ? Lorsque l’équilibre est trouvé, c’est l’attractivité du poste comme celle de l’institution qui en est renforcée. C’est un changement d’envergure, une révolution copernicienne mais vraisemblablement nécessaire.
L’ADC se doit de travailler sur ce sujet lors de ses prochaines rencontres et ce travail de réflexion va être prochainement entrepris notamment dans son prochain Comité d’Orientation Stratégique (COS).
La formation des cadres de direction des établissements sociaux et médico-sociaux est un levier essentiel pour garantir un management performant et une qualité de service optimale. La motivation des participants à ces formations repose sur la reconnaissance de l’importance de leur rôle, le désir de progression personnelle et professionnelle, et la nécessité de répondre aux exigences du secteur. Continuer à investir dans la formation est donc un impératif pour tous les acteurs de ce domaine.
Alain HOTIER
Vice-président en charge de la Formation
